UCDH.jpgLe rapport du Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'Onu sur les exactions commises en République démocratique du Congo (RDC) fournira, selon ses auteurs, une base pour des poursuites pour génocide.

 

Ce rapport suscite la colère du Rwanda, particulièrement visé, affirme Le Monde dans son édition datée de vendredi.
 
Le quotidien du soir dit s'être procuré la version quasi définitive de ce document, qui doit être publié en septembre, et fait état de tensions entre Kigali et les Nations Unies en raison de son contenu.
 
Le nombre de victimes des crimes commis entre 1993 et 2003 dans la région des Grands Lacs, en Afrique centrale, est incertain, mais il dépasse le million.
Selon des extraits du rapport reproduits par Le Monde, "les attaques systématiques et généralisées (contre les Hutus réfugiés en République démocratique du Congo) révèlent plusieurs éléments accablants qui, s'ils sont prouvés devant un tribunal compétent, pourraient être qualifiés de crimes de génocide".
 
La Cour pénale internationale, compétente pour les crimes commis après sa création en 2002, n'est pas compétente pour juger ces faits remontant à la première guerre en RDC (1996-97).
Le Haut-Commissariat s'en remet à "la nécessité de créer de nouveaux mécanismes" judiciaires pour "briser le cercle de l'impunité".
 
Le rapport incrimine huit pays dans les crimes commis entre 1998 et 2003, lors de la deuxième guerre du Congo, notamment l'Angola, dont l'armée régulière aurait profité de sa présence en RDC pour renforcer sa répression à l'encontre des populations de l'enclave de Cabinda, située dans le Bas-Congo.
 
Le Rwanda, où un génocide contre les Tutsis et les Hutus modérés a eu lieu en 1994, faisant 800.000 morts, est, selon Le Monde, le pays faisant le plus pression sur l'Onu pour que ce rapport ne soit pas publié en l'état.
 
L'utilisation du mot de "génocide" contre les Hutus qui ont fui le Rwanda après les massacres et ont été poursuivis en RDC par le nouveau pouvoir rwandais, aurait suscité le courroux du président Paul Kagamé, homme fort de Kigali depuis 1994.
 
Le quotidien écrit que le chef de l'Etat rwandais a menacé de retirer ses nombreuses troupes des missions de maintien de la paix de l'Onu, notamment au Darfour.
 
Clément Guillou, édité par Yves Clarisse
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