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Deux hommes ont été arrêtés par la police après l’assassinat du journaliste Jean-Léonard Rugambage, jeudi dernier à Kigali. D’après les autorités, l’un des suspects accusait le journaliste d’avoir tué un membre de sa famille pendant le génocide de 1994.

Rugambage en partie responsable de son triste sort ? C’est ce que la police rwandaise semble suggérer dans un communiqué rendu public dimanche soir, et rapporté par le New Times, un journal pro-gouvernemental.

Deux hommes ont été arrêtés - à une date qui n’a pas été précisée - dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du journaliste Jean-Léonard Rugambage, tué par balles jeudi soir devant sa maison, à Kigali. Le « motif probable » de leur crime, assure le communiqué, serait un « conflit ou une vengeance familiale lié au génocide de 1994 ». Selon la police, un des suspects a pu vouloir venger l'un de ses proches tué pendant le génocide, voyant en Jean-Léonard Rugambage son meurtrier.

La police souligne que Rugambage a été poursuivi par un tribunal Gacaca (tribunal populaire chargé de juger des crimes commis pendant le génocide) et détenu pendant trois ans avant d’être relâché en 2007 - après son acquittement en 2006, selon la BBC qui se fait l’écho de ces informations sur son site internet.

« Versions imaginaires »

L’arme du crime, un pistolet, aurait été saisie sur l’un des suspects, mais la police se dit incapable de donner plus de détails pour le moment.

Jean-Léonard Rugambage travaillait pour Umuvugizi un bimensuel très critique du gouvernement. Il venait de publier, sur le site du journal - dont l’accès est bloqué par les fournisseurs d’accès rwandais -, un article sur l’assassinat manqué du général Faustin Kayumba Nyamwasa, le 19 juin en Afrique du Sud.

Plusieurs voix, dont celles du directeur d'Umuvugizi, Jean-Bosco Gasasira, exilé en Tanzanie depuis la suspension de son édition papier en avril, ont accusé les services de sécurité d’être à l’origine de l’assassinat du journaliste. « Évidemment, c’est faux, c’est sans fondement », avait réagit Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères.

La piste de l’assassinat politique semble en tout cas écartée par la police : dans son communiqué, elle condamne les « versions imaginaires » de l’assassinat « colportées par des individus et des groupes pour des motifs politiques ».

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